Dans la Drôme, une démarche innovante pour « territorialiser » les enjeux de santé-environnement portés par le PRSE3

Le Plan régional santé-environnement Auvergne-Rhône-Alpes 2017-2021, en tant que cadre d’action, a pour vocation de favoriser la construction par l’ensemble des citoyens d’un environnement plus favorable à leur santé. Pour y parvenir, il doit porter les enjeux de santé environnementale au plus près des territoires : il doit donc les « territorialiser ».

Comment « territorialiser » des enjeux de santé environnementale ?

Cette territorialisation consiste à mobiliser les élu(e)s et l’ensemble des services de l’État dans une bonne compréhension des enjeux de santé environnementale de leurs territoires, et les aider à les intégrer dans leur action locale.
Les préfets, les directions départementales interministérielles, les délégations départementales de l’ARS, les Rectorats … ont tous un rôle à jouer :

  • comme relais de la dynamique régionale en santé environnementale, et des outils qu’elle produit, en appui de leur action locale
  • et comme pilotes de la prise en compte de la santé environnementale dans la mise en œuvre des interventions publiques.
    C’est dans cette perspective que la réunion du 24 novembre 2020 a été organisée à destination de ces relais institutionnels.

Pourquoi la Drôme ?

Les acteurs du département de la Drôme sont pro-actifs depuis plusieurs années sur les questions de santé environnementale. Si certains sont particulièrement investis de par leurs missions, comme la Délégation départementale de l’ARS ou les SCHS de Valence et Romans-sur-Isère, nombreux sont ceux qui agissent en la matière en lien avec les enjeux du développement durable et de l’adaptation aux changements climatiques : la DDT, la Fondation Rovaltain, les collectivités dans le cadre des Agendas 21, des PCAET, des CDTE, des SCOT …
La Drôme est également un département qui concentre un ensemble d’enjeux forts :

  • la qualité de l’air extérieur (les principales sources de pollution dans la Drôme sont le résidentiel tertiaire (du fait des appareils de chauffage au bois non performants notamment), les transports et l’agriculture),
  • la pollution à l’ozone (57 % des Drômois sont exposés à des valeurs supérieures à la valeur cible pour la santé)
  • la ressource en eau (la Drôme connaît des problèmes d’approvisionnement en eau potable durant les périodes d’afflux touristique)
  • la colonisation par le moustique tigre (36 nouvelles communes ont été colonisées en 2020, portant le nombre total de communes colonisées à 87 depuis 2012)
  • une forte implantation de l’ambroisie.
    En réponse, de nombreuses initiatives locales ont été mises en place depuis une dizaine d’années : les villes de Romans sur Isère et Valence sont devenues membres du réseau Ville Santé OMS, une Évaluation d’Impact en Santé a été conduite sur le secteur de l’Épervière, des contrats locaux de santé avec un axe santé environnement ont été rédigés par les CC du Pays Diois, Montélimar, Valence, Romans …

Sur quoi a porté cette réunion ?

Cette réunion, prévue initialement en présentiel mais transformée en webinaire en raison de la crise sanitaire, a alterné des présentations sur les enjeux de fond en plénière et des temps participatifs.

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Elle avait pour objectifs d’assurer la montée en compétences des participant(e)s sur la santé environnementale, de partager les connaissances sur les enjeux drômois en la matière, et de les inciter à devenir eux(elles)-mêmes des relais de ces enjeux. Il s’agissait également de les outiller, en les familiarisant avec les actions du PRSE3, et de les faire participer à la co-construction du plan d’action qu’ils pourront porter en local à l’avenir.

Les participant(e)s ont été directement sollicités dans le cadre de deux mises en situation.
Dans la première, il leur a été proposé de réfléchir aux enjeux d’un projet d’extension urbaine sur un territoire de la Drôme, au regard de trois questions ayant trait à la santé environnementale (protection de la qualité de l’air, prise en compte du changement climatique, éducation et formation à la santé environnementale). A travers elles, les participant(e) ont listé successivement : les outils permettant de traiter ces questions au sein du panel d’outils habituellement à leur disposition, puis les outils présents dans les différentes actions du PRSE3 (lien hypertexte).

La séquence suivante, centrée sur les outils du PRSE3, leur a permis ensuite de disposer d’une vision consolidée des principaux outils à leur disposition pour avancer sur ces enjeux : outils d’observation, guides pratiques, ressources méthodologiques, accompagnement, partage d’expérience…

La deuxième mise en situation les a mis directement dans le rôle d’un acteur drômois, sensibilisé aux enjeux de santé environnementale, et qui va agir à son tour pour « territorialiser » ces enjeux, dans ses différents réseaux. A cette fin, les participant(e)s ont été invité(e)s à formuler des propositions pour répondre à la question suivante : « d’après les nouvelles connaissances acquises dans la matinée, comment mobiliseriez-vous à votre tour les parties prenantes sur le territoire de la Drôme vis-à-vis des enjeux portés par le PRSE ? ». Elle a conduit à réfléchir à comment mobiliser les parties prenantes du territoire drômois vis-à-vis des enjeux de santé environnementale portés par le PRSE : par quelles actions, par la mobilisation de quels outils, quelles instances … ?

Et maintenant ?

Ces travaux ont permis d’aboutir à une trame de plan d’action, qui sera affiné dans les prochaines semaines par un comité technique local, sous l’égide de la Préfecture de département. Il pourrait mobiliser notamment :

  • Des réunions dans les territoires
  • La formation des acteurs
  • Des enquêtes et initiatives de concertations avec les habitants
  • Des actions de sensibilisation/communication
  • Un travail avec le monde associatif
  • Un investissement des Contrats locaux de Santé (CLS), des Contrats Territoriaux de Santé (CTS), des Contrats de Relance et de Transition Ecologique (CRTE), et de toutes les politiques locales propices pour porter la santé environnementale.
    La traduction concrète, locale, de ces pistes sera ensuite recherchée par la mobilisation des relais déjà sensibilisés.
    La dissémination de cette démarche dans les 11 autres départements de la région constituera également une prochaine étape de travail pour les pilotes régionaux du PRSE3 (SGAR, DREAL, ARS).

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