Les enjeux en santé-environnement en Auvergne-Rhône-Alpes

L’état des lieux de la santé et de l’environnement Auvergne-Rhône-Alpes, initié en 2016 et mis à jour régulièrement sur la durée du PRSE3, décrit le territoire régional en rassemblant des informations objectivées sur la qualité de l’environnement et ses déterminants socio-économiques, ainsi que sur l’état de santé des habitants. Il ressort de cet état des lieux que tous les facteurs de risques sanitaires liés à l’environnement susceptibles d’être documentés sont peu ou prou présents sur le territoire riche et varié qu’est la région Auvergne-Rhône-Alpes.

En repartant de cet état des lieux, et en intégrant l’approche « Une seule santé » qui questionne l’interdépendance des santés humaine, animale, des végétaux et des écosystèmes, les enjeux suivants restent prioritaires, et soulignent la nécessité d’agir sur l’ensemble de la région, selon des angles différents en fonction des spécificités de ses territoires :

  • un environnement riche d’espaces boisés et naturels, une région montagneuse avec une forte proportion de moyenne montagne. Cela induit :
    › une biodiversité riche, source de services écosystémiques et notamment de bien-être physique et mental pour la population générale qui fréquente les espaces naturels ; mais sans nier que la biodiversité est notamment menacée d’érosion avec la prolifération d’espèces envahissantes, à la faveur du réchauffement climatique,
    › des zones touristiques nombreuses, induisant des activités humaines à fort impact sur ces milieux (impact des transports sur la qualité de l’air extérieur, pressions foncières et sur la quantité et la qualité de la ressource en eau …),
  • des zones de plaines, favorables à l’agriculture (viticulture, nuciculture, arboriculture, plaines céréalières, élevage) et aux activités industrielles, qui présentent autant d’atouts pour la richesse de la région que de risques d’exposition aux polluants.
    Les surfaces artificialisées occupent 5 % de l’espace régional, la maîtrise de leur progression est un enjeu pour la qualité de vie et les santés humaine, animale, des végétaux et des écosystèmes,
  • une variété de zones urbanisées, avec 5 métropoles et un tissu dense de petites et moyennes villes, dont les acteurs locaux, pourraient davantage mobiliser les leviers à leur disposition pour un environnement favorable à la santé. L’urbanisme, l’habitat, l’énergie pour 8 millions d’habitants revêtent des réalités variées, mais aux enjeux sanitaires forts,
  • une forte présence de l’eau, sévèrement impactée par le changement climatique, notamment sur les axes de l’Allier, Saône-Rhône amont de Lyon et Alpes : l’enjeu clé est de préserver la ressource tout en garantissant la sécurité sanitaire des consommateurs, et la préservation des écosystèmes et de la biodiversité.
    Cette juxtaposition de vastes secteurs de nature préservés (en particulier en altitude), et d’espaces « contraints » (notamment de vallées, lieux de compromis entre préservation de la biodiversité et développement urbain), génère des inégalités d’exposition, qui peuvent souvent se cumuler avec des inégalités socio-économiques et de santé. Cela engendre un besoin fort de porter l’action prioritairement dans certains territoires, que le PRSE4 visera à caractériser.
    Sur le plan des pathologies multifactorielles, la région Auvergne-Rhône-Alpes est notamment caractérisée par :
  • un taux de mortalité par cancer significativement plus faible que celui de la France métropolitaine,
  • quelques bassins de vie concernés par une plus grande mortalité par maladies cardiovasculaires, notamment dans les territoires de l’ouest. L’état des lieux de la santé et de l’environnement rappelle que certains facteurs environnementaux d’origine physique ou chimique sont susceptibles d’être impliqués dans l’apparition des maladies cardiovasculaires, notamment le bruit, le monoxyde de carbone, la pollution atmosphérique,
  • un taux standardisé de décès par bronchopneumopathie chronique obstructive de 15,2 décès pour 100 000 habitants, proche de celui observé en France métropolitaine (16 décès pour 100 000 habitants),
  • un taux de personnes recevant un traitement régulier pour asthme représentant 4,8 % de l’ensemble de la population régionale,
  • l’implantation du moustique tigre, vecteur d’arboviroses, dans tous les départements d’Auvergne-Rhône-Alpes,
  • une forte implantation de l’ambroisie, plante envahissante dont le pollen est fortement allergisant. Auvergne-Rhône-Alpes est la région la plus
  • touchée en France.

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