"Ça chauffe en ville : agissons !"

Retour sur les webinaires "La résilience urbaine et le confort thermique face aux effets des îlots de chaleur urbains"

Dans le contexte de changement climatique déjà enclenché depuis des décennies, les questions de surchauffe estivale deviennent de plus en plus prégnantes dans tout type de territoire. Les températures de l’air moyennes, mais également la fréquence des vagues de chaleur, leur intensité et leur durée, augmentent de plus en plus rapidement.
Dans le cadre du 3ème Plan Régional Santé Environnement, la DREAL et l’ARS Auvergne Rhône-Alpes ont piloté et financé, avec l’appui du Cerema, une série de deux webinaires (en décembre 2020 et février 2021) à destination des collectivités et de leurs partenaires, sur la thématique de la lutte contre les îlots de chaleur urbain et la surchauffe urbaine.
Le présent article constitue une synthèse de la matière présentée lors de ces webinaires, qui est aussi disponible sur le site du Cerema à l’adresse suivante :
https://www.cerema.fr/fr/actualites/retour-webinaires-resilience-urbaine-confort-thermique-face

La surchauffe urbaine, qu’est-ce que c’est ?

La surchauffe urbaine s’exprime de manière dispersée et localisée dans des espaces urbains minéraux et confinés. Elle augmente le stress thermique subi par les usagers. Ce stress dépend non seulement du niveau de température de l’air, mais aussi de l’exposition au rayonnement solaire et infrarouge (« surfaces chaudes ») et au manque de ventilation naturelle. On parle alors d’inconfort qui est plus ou moins impactant en fonction de la fragilité et des activités des citadins. Elle peut apparaître dans les grandes agglomérations comme dans les zones densifiées des plus petites villes.

A l’échelle de l’agglomération, on parle du phénomène d’îlot de chaleur urbain (ICU), qui consiste en un écart de quelques degrés en température d’air, habituellement de 2 à 6°C mais potentiellement plus important dans des conditions extrêmes, entre les centres-villes et les zones rurales.

Quelles sont les causes de la surchauffe urbaine ?

Parmi les causes principales de la surchauffe urbaine, on recense :

  • l’occupation du sol : la prépondérance de sols minéraux et la rareté voire l’absence de végétation et d’eau ;
  • la morphologie urbaine qui limite la circulation de l’air ou favorise le piégeage et l’absorption du rayonnement solaire et infrarouge ;
  • les matériaux utilisés qui emmagasinent la chaleur la journée et la restituent la nuit,
  • le dégagement de chaleur issu des activités humaines.
    Pour plus d’informations sur le phénomène d’îlots de chaleur urbains et de surchauffe urbaine : cliquez ici

Quels sont les enjeux ?

Les enjeux de la surchauffe urbaine sont multiples. Elle a des conséquences importantes sur les individus et le fonctionnement des villes :

  • sur la santé, notamment des plus vulnérables (personnes âgées, enfants, personnes souffrant de maladies chroniques ou de pathologies cardio-respiratoires)
  • sur le confort et le bien-être des habitants ;
  • sur la résilience des territoires soumis à des pressions conjuguées (climatique, foncière, d’entretien des espaces, de crises sanitaires…) ;
  • sur la praticabilité des espaces publics et d’attractivité des centres-villes (en matière résidentielle, commerciale, de services publics…) ;
  • sur les consommations énergétiques (en particulier en raison du recours à la climatisation) ;
  • sur l’adaptation des réseaux urbains, du patrimoine immobilier et des infrastructures ;
  • sur la biodiversité animale et végétale ;
  • sur la présence de l’eau en ville.

Mon territoire est-il vulnérable ?

Vous êtes élu d’une commune située dans une agglomération urbaine ou vous êtes technicien de collectivité et vous souhaitez savoir si votre territoire est fortement impacté ou à minima concerné par la surchauffe urbaine ? Voici une liste non exhaustive de démarches, de méthodes et d’outils de diagnostic qui vous permettront de le savoir :

  • Des éléments de diagnostic tels que les mesures météorologiques in-situ (température, hygrométrie, vitesse du vent, rayonnement solaire, etc.) combinées à des enquêtes de terrain,
  • L’outil TACCT (Trajectoire d’Adaptation au Changement Climatique des Territoires) développé par l’ADEME, qui permet d’intégrer la surchauffe urbaine dans les projets de territoires et d’élaborer une politique d’adaptation au changement climatique,
  • L’observatoire MustarDijon (Measuring Urban Systems of Temperature of Air Round Dijon), qui s’appuie sur un réseau de mesures météorologique en continu déployé par un laboratoire de recherche sur le territoire de Dijon Métropole,
  • Le projet MapUCE, qui a permis de produire des bases de données pour alimenter des simulations climatiques réalisées sur une cinquantaine de villes françaises,
  • Le projet Diaclimap, qui consiste en le développement d’une méthode de diagnostic des ICU à l’échelle des quartiers,
  • L’Accompagnement du CEREMA dans des projets de réaménagement urbain comme à Clermont-Ferrand,
  • Les Indi-En (indicateurs environnementaux), développés par le bureau d’études Tribu, qui donnent des éléments plus précis sur les enjeux liés à la surchauffe urbaine en associant un « coefficient de Rafraîchissement Urbain » et l’indicateur de « Rugosité Minérale ».

Quels leviers actionner ?

Différents leviers peuvent être actionnés pour tenter de lutter contre ce phénomène :

  • La problématique de surchauffe urbaine peut être intégrée dans les démarches de planification et d’aménagement urbain.
  • Elle peut aussi être intégrée à une démarche plus globale du territoire. Exemple : la boussole de la résilience, élaborée par le Cerema.
  • L’application du projet Sesame, élaboré par le Cerema,qui vise à conseiller les collectivités dans le choix des essences d’arbres plantés.

De nombreuses solutions existent et ont été expérimentées par des collectivités :

  • A Strasbourg, le Centre sportif universitaire a été conçu selon des techniques bioclimatiques afin de réduire le besoin de chauffage et de climatisation et de s’adapter aux futures évolutions climatiques.
  • La métropole de Lyon a développé le plan Canopée, mettant l’arbre au service de l’adaptation de la ville au changement climatique, et en particulier de la lutte contre la surchauffe urbaine et les îlots de chaleur urbains.
  • La ville de Metz et Metz Métropole, ont appliqué le projet Sesame
  • A Grenoble, le projet de réaménagement des cours d’école destiné à améliorer leur confort thermique, notamment en période de fortes chaleurs, grâce à une désimperméabilisation partielle.

Un projet est toujours le fruit d’une co-construction

Un projet d’atténuation de la surchauffe urbaine est toujours le fruit d’une co-construction partenariale. Différents outils se développent pour faciliter, guider et évaluer la qualité de participation autour d’un projet tels que l’outil ClimaSTORY qui est un support ludique d’animation et de réflexion collective créé par AURA-EE et la boussole de la participation élaborée par le Cerema qui a pour objectif de guider dans la construction d’une démarche participative.

Vous trouverez davantage d’informations dans notre article en version longue

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